Repérage et sondage, deux incontournables pour bien pêcher !
Pour bien réussir une partie de pêche, il faut pouvoir maîtriser de nombreux facteurs et réunir un ensemble de conditions favorables, ceci afin de minimiser la fameuse part de «chance», même si celle-ci restera toujours présente... Pourquoi certains pêcheurs réussissent bien mieux que d'autres ?
Bien connaître l'endroit où l'on choisit de tendre ses lignes est une chose, où l'observation visuelle (saison, météo, direction du vent, obstacles en bordure, herbiers, autres pêcheurs,...) et la recherche de renseignements sur internet ou auprès des personnes qui pratiquent l'eau (population de carpes et autres poissons blancs, présence d'«indésirables» genre écrevisses où poissons chats,...), vont jouer un grand rôle, mais ils ne sont pas les seuls éléments à maîtriser...
Première étape d'une pêche à la carpe : l’observation
Etape incontournable à mes yeux pour tenter de trouver les zones où évoluent les poissons. Pour se faire, nul besoin de matériel hi-Tech, une paire d’yeux fera l’affaire ! Le seul impératif sera de ne pas faire d’économie de temps de ce côté là et de ne pas céder à l’envie de vous installer rapidement car le poste vous convient en terme de confort. Prendre le temps de longer les berges, le regard rivé sur l’eau, peut souvent vous permettre de découvrir des indices qui trahissent la présence de poissons, comme des carpes en maraude en surface, des chapelets de bulles qui remontent du fond ou une eau plus colorée (très souvent des poissons qui fouillent et retournent le fond), des marsouinages,… et bien évidemment, pêcher là où se trouvent les carpes va largement augmenter vos chances de les capturer ! Il vaut mieux passer une heure à observer et ne pêcher que deux heures, que de s’installer trois heures dans un no man’s land désert de carpes…
En action de pêche, même conseil : observez l’eau le plus possible à l’affût de tous signes vous permettant de modifier votre approche voire même de vous déplacer. Enfin, une bonne paire de lunettes polarisantes ainsi que des jumelles peuvent vous faciliter les choses dans certains cas et devraient figurer dans votre attirail de pêcheur !
Sondage sondage…
Etape incontournable pour les uns, facultative pour les autres, le sondage du poste que l'on souhaite exploiter est à mon sens une étape primordiale pour réussir sa pêche. Passer du temps en début de session, et notamment lorsqu'on découvre une «nouvelle eau» que l'on n'a jamais pêchée, à sonder méticuleusement son poste va nous permettre de collecter une mine d'informations qui seront très utiles lorsqu'il va falloir décider où placer ses lignes. Type, nature et profil du fond (gravier, vase, glaise, sable, galets,...), profondeur, cassures, obstacles, herbiers,... autant d'éléments qui vont orienter notre réflexion sur les zones que l'on pense propices au passage des poissons, et nous permettre de placer nos montages et notre amorçage «au millimètre», ce qui fait bien souvent la différence...
Léger amorçage à la main sur une petite tâche de graviers trouvée en bordure après un sondage méticuleux.
La canne à la main
Dans les situations (et elles sont nombreuses) où le bateau est interdit et que l'on ne peut pas compter sur son écho sondeur, il nous faudra procéder avec une canne montée à l'aide d'un montage adapté et équipé d’un marker float (variété de flotteur dédiée à cet usage) et d’un plomb. Je vous détaillerai celui que j’utilise dans la majorité des cas un peu plus loin.
L’intérêt d’un tel montage va être d’une part de pouvoir traîner un plomb sur le fond pour en définir la nature (vase, sable, graviers,…) et d’autre part de pouvoir mesurer la profondeur. Pour bien faire et collecter un maximum d'informations sur ce que rencontre le plomb lorsqu'on le traîne au fond, il faut respecter certains critères, à savoir :
- Posséder une canne dédiée à cette application et qui soit plutôt rigide et à action de pointe de 3,5 à 4 lbs, ceci dans un souci de bien transmettre les informations que transmet le plomb à la ligne jusqu'à nos mains. Une telle canne permettra aussi d'envoyer ce montage à de plus grandes distances
- Un corps de ligne qui soit le moins extensible possible, afin de transmettre le plus fidèlement possible ce que rencontre le plomb au fond de l'eau. L'utilisation d’une tresse prendra ici tout son sens. Idem pour la tête de ligne, mais avec une tresse plus solide et donc légèrement moins souple
- Un moulinet à grosse bobine et éventuellement en version débrayable, même si ce n’est pas indispensable, cela facilite l'opération de mesure de la profondeur car il permet un gain de temps non négligeable quand on sonde longtemps.
- Un plomb, de préférence non plastifié (car le plastique risque d'atténuer les chocs et donc atténue également les vibrations transmises à la canne). Les plombs étudiés pour sonder sont parfaits grâce à leurs picots, mais d'autres plombs font également l'affaire. La chose importante à mon sens est de privilégier un plomb qui a un maximum de surface en contact avec le fond car plus elle sera grande, meilleur sera notre ressenti au niveau de la canne.
- Un flotteur marker. De nombreux modèles sont disponibles, des petits discrets pour sonder près du bord, en passant par des profilés qui permettent de jeter à de grandes distances, et enfin des flotteurs au corps gros qui remontent à merveille dans les herbiers.
De nombreux modèles de flotteurs sont disponibles, chacun ayant des spécificités différentes permettant de s'adapter à toutes les situations.
- Une «potence», que l'on trouve dans le commerce déjà montée, où alors on la fabrique soi-même, option que je privilégie au regard du coût souvent élevé de ces accessoires. L'intérêt d'utiliser une potence sera de décoller le marker float du fond et notamment l'anneau dans lequel coulisse la tresse, ceci afin de faciliter sa remontée au moment où l'on mesure la profondeur du spot trouvé. Sa solidité (en plastique pour les unes, en lead core pour mes faîtes maison) permettra également de mieux résister aux frottements rencontrés par cette partie du montage lorsque l'on traîne le montage sur le fond.
Une fois tout le matériel réuni, Il est maintenant temps de monter la canne à sonder. Voilà comment procéder :
Exemple de potences maison réalisées avec du lead core.
Matériel nécessaire à la réalisation :
- Un marker float
- Une perle plastique correspondante à la taille de l'anneau présent sur l'émerillon de la potence
- Une petite perle en caoutchouc pour protéger le nœud de raccord
- Un ciseau à tresse
Enfilez les différents éléments du montage dans cet ordre :
- Tout d'abord la potence
- Puis la perle en plastique
- Puis la perle caoutchouc
- Et enfin le marker float que vous allez relier à la tresse avec par exemple un nœud grinner
Voilà le montage est terminé. Il va falloir maintenant passer à l'action pour découvrir ce qui se cache au fond de l'eau !
Astuces et conseils pour bien sonder
Pour bien procéder il y a quelques détails importants à respecter, ceci dans le but de pouvoir collecter et interpréter correctement toutes les informations que nous transmet le plomb lorsqu'on le traîne au fond de l'eau.
Premier conseil, juste après avoir lancé, veillez à bloquer la ligne au moment de l'impact du plomb sur l'eau pour éviter les emmêlements. A ce propos, si votre montage à tendance à s'emmêler et donc à empêcher la remontée du marker float, l'astuce pour réduire ce problème consiste à rajouter une tête de ligne en tresse de gros diamètre (environ 30lbs). De ce fait la tresse aura plus de mal à s'entortiller autour de l'émerillon à anneau de par son diamètre et donc de son aspect moins souple. Mettre une tête de ligne en nylon est également possible mais réduit les sensations au moment de sonder car il sera plus élastique que la tresse.
La position à adopter au moment de traîner le plomb sur le fond est importante. Il s'agira là de se mettre de travers afin de positionner la canne à peu près parallèle à la berge, ceci dans le but d’obtenir les meilleures sensations possibles dans votre blank. C'est à ce moment que vous allez tirer doucement sur la ligne, sillon pointé le plus bas possible afin d‘éviter de soulever le plomb du fond, ce qui est important pour bien ressentir le maximum d'informations de ce qui se trouve au fond. Cette position et la manière de ramener la ligne, associée au bon matériel et au montage adapté, permettent vraiment d'avoir des bonnes sensations dans la canne et du coup, avec un peu d’expérience, d’avoir une idée assez précise de ce qui compose les fonds.
Petite astuce pour avoir encore un meilleur ressenti au moment de tirer sur la ligne sera de pincer la tresse entre votre index et la canne. Petit détail mais très surprenant en action car vraiment efficace, vos sensations s'en trouvent augmentées et la perception des vibrations meilleure.
Enfin, une fois que vous avez trouvé quelque chose qui attire votre attention sur le poste, comme une cassure, une bande/tâche de graviers située au milieu d’une zone sableuse ou même vaseuse, mesurez la profondeur de cette zone et profitez-en pour clipper votre ligne sur la bobine de votre moulinet avant de ramener votre montage. Cela vous permet de relancer votre montage à la même distance sur le spot trouvé et de valider votre choix ou non. Cela vous permettra également de mesurer cette distance à l’aide de deux piques et de la reporter sur la/les cannes qui seront placées sur le spot trouvé. Ainsi vous pouvez relancer autant de fois que vous voulez, vous replacerez toujours votre montage au même endroit. Une précision qui vous permettra, j’en suis sûr, d’obtenir plus de touches. L’utilisation de la canne à sonder, à bait rocket ainsi que des « distance stick » fera l’objet d’un article dédié à découvrir sur notre site.
Vers de vase posé sur des débris de roseaux remontés lors d’un sondage en bordure.
Voilà pour ce qui concerne l’observation et le sondage, deux étapes qui prennent certes du temps mais qui sont pour moi incontournables, tant je suis persuadé qu’elles m’ont permis d’attraper plus de poissons qu’en procédant simplement au feeling.
A vous de jouer ! Bonne pêche à tous !
Jérôme Lambert
CAP RIVER