Cet article vous en apprendra davantage sur la pratique du no-kill lors d'une session de pêche de la carpe.

D'où vient l'expression no-kill ?

Le "no-kill" se traduit par "pas de mise à mort". Il s'agit d'une pratique développée par les pêcheurs sportifs américains au cours du XXe siècle. Cette pratique est de plus en plus utilisée en Europe et principalement en France. Ce terme "no-kill" est en fait la transposition la plus explicite de l’expression anglaise "catch and release". Au départ, il s’agissait de remettre à l’eau les poissons jugés trop petits d'un point de vue réglementaire afin d’éviter de surexploiter le milieu halieutique en tuant les poissons juvéniles. Cette méthode de capture et relâche permettait une meilleure gestion du milieu aquatique. A la fin du XXe siècle, le no-kill est devenu une pratique et une éthique des pêcheurs consistant à relâcher volontairement et systématiquement le poisson dans les meilleures conditions. Chez les carpistes, la pêche en no-kill n’est pas un style de pêche mais surtout un état d’esprit, l’une des premières règles à adopter dans notre passion. Cependant, il est clair que le no-kill ne s’arrête pas seulement à la carpe mais aussi à toutes les espèces de poissons. C’est avant tout : préserver, respecter le poisson et son environnement. Dans 99 % des plans d’eaux privés et de plus en plus dans les espaces publics aussi, le no-kill est obligatoire. Cette attention envers les cyprinidés devra être irréprochable afin de conserver cette espèce.

Les techniques du no-kill pour la pêche de la carpe.

L'hameçon sans ardillon

Il est aujourd'hui de plus en plus obligatoire sur certains plans d’eau, mais il reste encore un très gros sujet de discussion. En effet, si le combat est correctement fait, il n’entraine pas plus de décroche. Cependant, certains auront tendance à brider plus le poisson pour éviter de le perdre ce qui pourrait davantage abimer la bouche de la carpe, problème qui se fait plus rare avec un hameçon avec ardillon. Tout est une question de dosage lorsque l’on travaille la prise. Une règle essentielle est d’éviter un ferrage de "malade" qui déchirera la lèvre du poisson. Il est tout à fait possible d’acheter des hameçons sans ardillon ou d’écraser son ardillon à l’aide d’une pince afin de le rendre moins nocif. Dans tous les cas, un hameçon simple reste obligatoire et aucune esche ne sera mise en hameçon directement, mais toujours sur un cheveu. 

Les montages

Il faudra également utiliser des montages qui pourront libérer immédiatement la carpe du plomb en cas de casse.

Le tapis de réception

Il est l’élément indispensable lors de nos sessions. Il permet de poser la carpe en toute sécurité, sans l’abimer. Il devra toujours être mouillé avant de mettre tout poisson dessus et surtout, il faudra être encore plus prudent lors de forte chaleur. Le poisson devra toujours être humidifié en permanence. Une carpe ne doit être en aucun cas posée à même le sol. Il existe différents types de tapis sur le marché, en fonction de votre budget et de vos attentes. Un large tapis à rabat et confortable sera préférable  pour la sécurité du poisson.

L'épuisette

Accessoire tout aussi important, l’épuisette à grand angle min de 90 cm, accompagnée d’un filet à mailles fines.

Un produit désinfectant

Prévoir des produits de désinfection qui sont adaptés aux cyprinidés, tel que le bleu de méthylène ou éventuellement la bétadine. Un antiseptique sur une bouche abimée ou une plaie qui aurait pu être engendrée lors de la fraie ou autres, permet une cicatrisation optimale et plus rapide. Cela évite entre autre une nécrose d’une plaie mal cicatrisée. Même si la carpe a un mucus protecteur et offre une barrière naturelle contre les parasites, l’antiseptique donne un petit coup de pouce efficace et sans danger pour l’environnement.

La manipulation des carpes.

Il est parfois difficile de manipuler une carpe. Il est primordial de toujours rester au-dessus du tapis lorsqu’il s’avère nécessaire de la porter, pour un cliché souvenir par exemple ! Ne jamais porter une carpe debout mais accroupi car une chute de hauteur humaine pourrait lui être fatale ! Il est également important de faire attention à ne pas mettre ses doigts dans les ouïes du poisson et de veiller à ce que les nageoires ne soient pas pliées et bien plaquées contre le corps du poisson… Pour la pesée, un sac de pesée à armature rigide est nécessaire pour le bien-être du poisson.

Lors de la remise à l’eau, prenez soin d’accompagner le poisson, il s'avère parfois nécessaire de les tenir afin qu’il se ré-oxygène tout doucement. Pour certaines espèces de poissons, il est préférable et beaucoup plus judicieux de ne pas sortir le poisson de l’eau et ainsi de réaliser une photo en toute sécurité. Un sac de pesée ou de conservation vous aidera à maintenir le poisson dans l’eau. Dans tous les cas, la manipulation du poisson doit se faire rapidement. Certains plans d’eau autorisent les sacs de conservation la nuit, dans ce cas, ne mettez jamais deux poissons dans le même sac. Plus coûteux, les sacs flottants sont beaucoup plus confortables pour le poisson, leur offrant un espace plus important.

Des règles importantes sont aussi à prendre en compte :

- Ne jamais s’éloigner des cannes

- Gérer son frein en fonction des obstacles et rester à proximité

- Une séance photo rapide avec un seau d’eau à proximité

- Et surtout ayez le réveil rapide lors de session de nuit

Pour conclure, le no-kill c'est avant tout le respect du poisson, le manipuler correctement et être équipé du matériel adapté. C'est aussi le respect de la nature et de l’environnement en laissant un poste propre sans détritus ou d’autres immondices qui pourraient polluer le milieu naturel, la faune et flore qui s’y trouve... Et quel plaisir de remettre un poisson à l’eau et de le voir partir dans les profondeurs pour pouvoir le revoir plus tard avec quelques kilos de plus ou capturé par d’autres pêcheurs…

Alice Bailly
CAP RIVER